Caprice, ce mot que je déteste tant.
J’aimerais écrire un petit article sur ce mot que je déteste tant : CAPRICE.
Je l’ai entendu dans diverses occasions, en voilà quelques exemples :
A l ‘école maternelle, un enfant de 3 ans pleurait sa maman à chaudes larmes depuis plusieurs minutes. Cela devait être trop long pour la maitresse qui lui a demandé d’arrêter ses caprices, que sa maman allait revenir. Elle a ajouté que si il continuait à pleurer et bien tanpis pour lui il le ferait tout seul, qu’il ne fallait pas compter sur elle pour rester là à le regarder pleurer.
Au square, coup classique un enfant de 4 ans environ, hurle et se roule par terre au moment de quitter le toboggan. Evidemment il voulait encore faire un tour et un autre et puis un autre ..... Son papa le porte et lui demande d'arrêter ses caprices car il s'était suffisamment amusé pour aujourd'hui et que de toutes manières l'heure du repas était proche.
Voilà, voilà la cadre est posé.
Je vous explique maintenant ce qui me dérange dans ce mot.
Prétendre que l'enfant fait un caprice, c'est en fait, selon moi une façon qu'a le parent de se décharger d'une tâche bien difficile; celle d'accompagner son enfant dans une émotion désagréable et pénible à vivre (ou à supporter). En effet, un caprice nous donne le droit de ne pas nous y attarder, ne pas prendre le temps d'écouter l'enfant et de le laisser se débrouiller seul. Cela n'est bien sûr pas intentionnel mais c'est simplement que nous ne sommes pas outillés pour gérer ces crises. Et oui, nous ne sommes que très peu à avoir reçu le mode d'emploi en même temps que l'enfant!
Voyons voir comment ce mot est définit dans le dictionnaire
Caprice : Désir, volonté subite, irréfléchie et passagère à l'encontre du bon sens ou des recommandations.
C'est bien moche tout ça. Nous laissons donc sous entendre à l'enfant qu'il se conduit comme un écervelé auquel il ne faut pas prêter attention car de toutes manières cette attitude est irréfléchie, et dieu merci, passagère!
Je trouve ça très rabaissant voire humiliant. Imaginez vous une seconde que vous êtes dans une soirée entre amis. Vous exprimez depuis plusieurs minutes et avec conviction (voire insistance) une forte envie (de voyage par exemple). Votre mari ou femme s'adressant à un ami avant de changer de discussion : " NON MAIS NE L'ÉCOUTE PAS C'EST ENCORE UN DE SES CAPRICES !". Sympa, non ?!
Comment vous sentiriez vous ?
Voilà ce que l'enfant vit en fait lorsqu'il fait ce que l'adulte appelle un caprice.
L'enfant est en détresse émotionnelle aiguë, il a besoin d'être aidé et non jugé ou nié dans ce qu'il vit.
S'il vous plaît, lorsque vous jugez que votre enfant fait un caprice, mettez vous à sa hauteur et d'un ton bienveillant essayez de lui refléter l'émotion qu'il a l'air de ressentir. A t-il l'air déçu? Frustré ou triste ?
Les enfants ont souvent simplement besoin qu'on reconnaisse que ce qu'ils sont en train de vivre est difficile. Leur sentiment est bien réel même si il a été déclenché par ce qui vous semble être une futilité.
Gardez bien cela en tête, un enfant en crise est un enfant en souffrance. Promulguez lui alors les premiers soins émotionnels : L'EMPATHIE.
Bien souvent cela suffit. Et si ce n'est pas le cas, demandez vous alors : quel peut être le besoin qui n'est pas comblé chez mon enfant ?
Vous verrez que vous gagnerez du temps et de l'énergie : Sentiment accueilli = calme retrouvé :)
Pour finir, je vous donne la définition du caprice par Maria Montessori.
Les caprices sont l'expression d'une perturbation intérieure, d'un besoin insatisfait à l'état aigu. Ils représentent une tentative de l'âme pour réclamer, se défendre.
Le caprice doit prendre à nos yeux l’importance d’un problème à résoudre, d’une énigme à déchiffrer.
Bon j'avoue c'est cette définition que je préfère ;)